La naissance et l’organisation d’un SSR

La naissance et l’organisation d’un SSR

Un service de soutien à la Recherche (SSR)

Nous avons aujourd’hui décidé de nous interroger sur la naissance, la mise en place et l’organisation d’un service dédié aux chercheurs. Dans ma pratique récente au SCD de Limoges, nous en sommes encore aux balbutiements bien que des personnels aient été recrutés et des tâches affirmées. Avec l’affirmation de la pratique de l’open acess, le plan Horizon 2020, la priorité ministérielle de faire de l’accès ouvert un point stratégique majeur de la politique de l’enseignement supérieur, nous assistons à la montée en puissance des services de soutien à la Recherche. Que ce soient les portail HAL qui se multiplient tels HAL BORDEAUX, HAL Languedoc Roussillon et leurs cousins plus anciens, pionniers de 2016 comme HAL Normandie, sans parler de HAL Sorbonne, bref, les portails HAL fleurissent un peu partout sur le territoire de l’ESR et de la Documentation. Avec eux, des personnels recrutés et des tâches à remplir.

La Commision Recherche et Documentation, à la demande de l’ABDU s’est saisie du dossier et a entrepris une enquête auprès de 15 bibliothèques entre mai et juin 2018. Le très intéressant article de Marie-Martin GEROUDET « Qui, comment, combien : Les services à la Recherche au défi de l’organisation » a le mérite de faire un état des lieux et de poser des bases claires d’organisation de ce type de service dans un SCD.

Elle a d’abord cerné la nature des services à proposer aux chercheurs, puis l’organisation du service dédié. Pas de surprise : science ouverte, bibliométrie, droit d’auteur, identité numérique sont les missions cœur de métier. Elle en associe d’autres telles la formation (thèses et formations doctorales) l’accompagnement bibliographique, la numérisation et les bibliothèques numériques, l’acquisition et fourniture de documents, réserves patrimoniales, archives scientifiques…Une fois cernés les besoins en fonction des observations sur le terrain, comment organiser le SSR ?

Le personnel

Elle remarque le faible nombre de personnels rattachés à ces missions pourtant centrales. Sur 16 bibliothèques concernées, 6 consacrent seulement 1% de leurs effectifs au service à la Recherche (moins d’un ETP). Hormis le nombre, les compétences restent aussi à développer, les profils de poste à changer en fonction de ces nouveaux défis. Elle note des cat C qui participent à la saisie des métadonnées descriptives, les B vers des tâches d’accompagnement aux chercheurs ( dépôts sur une archive ouverte, création d’identifiants)

Leur origine

Ils viennent souvent dans le service à la Recherche dans le cadre de réaffectations en interne, d’évolutions de poste avec de nouvelles tâches mais rares sont les créations simples en vue de ce service précis. Dans tous les cas, l’affectation de nouveaux personnels dépendra beaucoup du soutien de la Direction de la Recherche de l’établissement.

L’Organisation du service

Sans surprise, sur ce chapitre, trois types d’organisation se détachent:

  • Un service centralisé avec ses avantages et inconvénients ( forte spécialisation mais isolement vis à vis des autres services)
  • Mise en place d’une mission avec chargé de mission qui assure l’animation et la coordination des référents dans les services. Inconvénient : pouvoir maintenir une vision stratégique globale. Avantage : développement de contacts avec les référents
  • Le troisième modèle intégre la fonction dans un service à vocation plus large. Rattachement du service à celui, plus large de l’informatique documentaire par exemple. Inconvénient : à mesure que le service de soutien à la recherche prend de l’ampleur en terme d’activité par rapport à son entité plus globale, il devient parfois difficile d’assurer une convergence d’objectifs

Au bilan, tout reste à organiser. Défi majeur actuel pour les SCD, leur justification d’existence va se jouer auprès des comités de pilotage, des instances de l’Université, des commissions Recherche mises en place avec la loi ESR. Plus largement, ce défi majeur et passionnant questionne sur la place et l’identité d’un SCD au sein d’une université aujourd’hui. Bérangère FAUSSURIER, dans son excellent article du BBF le 9 juillet 2016 nous posait déjà la question.

A suivre…


Ce(tte) œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.

Flux RSS de com&doc

Images liées: