La FICHE CRAC / bibliométrie

La FICHE CRAC / bibliométrie

Voila un des outils officiels que j’ai découvert cette semaine. Crée par le CCSD, il vous permet en tant que chercheur de voir toutes les publications que vous avez déposé dans hal cette année. Cette fiche est automatiquement alimentée par vos dépôts dans HAL. Cela vous permet donc d’attester du nombre de vos publications et de votre activité de publication en archive ouverte. « Sur twitter de nombreux chercheurs « ralent » gentiment en disant « encore un nouvel outil et pourquoi ? On a déjà l’idhal qui nous permet de regrouper nos publications. » Certains disent qu’avec la nécessité de déposer sur une archive nationale, un excès de centralisation nuit à leur liberté de choix mais facilitera leur évaluation. Comme par hasard ! Sont-ils pris en otage comme certains le croient ?.

QUELLE PROCÉDURE SUIT L’ÉVALUATION DU CHERCHEUR EN FRANCE

CITATIONS – H-INDEX

Bien que très controversé, le nombre de citations est l’un de indicateurs pour mesurer l’impact d’un article. Plus il est cité, plus il est probablement intéressant. Le nombre élevé de citations va vouloir signifier impact plus fort. Or, cette mesure reste aléatoire en fonction des matières de recherche. Un article de biologie sera beaucoup plus cité qu’un article de mathématiques. On ne peut pas, sur ce critère, comparer l’impact de deux chercheurs qui travaillent dans des filières de recherche différente, avec des logiques différentes. Le H- INDEX (ou facteur h) est un indicateur d’impact des publications d’un chercheur. Il prend en compte le nombre de publications d’un chercheur et le nombre de citations. Le h-index d’un auteur est égal au nombre h le plus élevé de ses publications qui ont reçu au moins h citations chacune. Exemple : un h-index de 6 signifie que 6 publications de l’auteur ont chacune été citées au moins 6 fois.

LES LIMITES DU H-INDEX

Il compte toutes les citations, bonnes ou mauvaises donc le contenu en lui même n’est pas analysé, pas d’étude qualitative mais quantitative des citations. Les procédés tels l’autocitation, le plagiat augmentent l’indice H-Index donc celui ci n’est pas un indice qualitatif. Avoir un indice H élevé ne veut pas forcement dire que l’on est un bon chercheur mais peut vouloir dire que l’on sait faire appel à son réseau pour être cité de multiples fois là où il faut. Le h-index n’est pas sensible aux auteurs qui ont peu de publications mais cités 100 fois par publication :

Ex : un h-index = 2 peut être celui d’un auteur ayant 100 publications dont 2 sont citées 2 fois MAIS aussi d’un auteur ayant 2 publications citées 100 fois chacune. Celui qui ne publie pas beaucoup mais très cité est donc censé être meilleur que celui qui est peu cité tout en publiant beaucoup. Au résultat, ils sont à égalité ???

Le h-index d’un chercheur doit être fiable car il est de plus en plus demandé dans les dossiers de soumission aux appels à projet ou dans le cadre d’évaluations de la recherche. Le h-index peut aussi être calculé pour une entité de recherche (institution, laboratoire…), ou pour une revue. L’auteur considéré est le nom de l’entité (laboratoire, institution…) ou le titre de la revue. A partir de là des suggestions de chercheurs ont été faites pour améliorer le système : pourquoi pas un indicateur à partir de l’opinion des pairs ? A suivre…

LES PRINCIPALES BASES DE DONNÉES CITATIONS POUR LE CALCUL DU H-INDEX

TROUVER VOTRE H-INDEX DANS LE WEB OF SCIENCE

Le web of science est la principale et plus ancienne base de données pluridisciplinaire pour l’analyse des publications de recherche et des citations. Elle donne accès à des tutoriels. Pour le calcul de votre index : voici la fiche pratique du CIRAD.

Il existe aussi d’autres bases de données citations :

  • Scopus (concurrent direct de the Web of Science)
  • IEEE Explore
  • Publish ou Perish de Google Scholar (gratuit)

Chacune a ses spécificités. Pour publish or Perish qui évalue Google sholar, le nombre de citations est souvent surestimé, il y a des doublons, des sources non académiques. Notons que l’outil CRAC du CCSD simplifiera la notation du chercheur en observant s’il est actif sur archive ouverte.

HAL : UNE PRIORITÉ DE POLITIQUE PUBLIQUE

Aujourd’hui avec l’open access, il est question d’inclure dans la notation du chercheur un item concernant son activité de publication en libre accès. Les alignements de numéros de chercheurs ORCID, IDSCOPUS, IDréf, IdHAL et autres id permettront de rassembler en un point toutes les publications en archive ouverte d’un chercheur et ce, sur une seule plateforme. HAL si possible. La visibilité de l’activité du chercheur, ses publications regroupées, tout cela ira vers une modification et une amélioration des critères à prendre en compte dans la notation du chercheur. Comme il est écrit dans : European Journal of Social Sciences = revue européenne des sciences sociales, XLVI-141 – 2008

 Il reste que dans le domaine de la bibliométrie comme dans celui de l’évaluation en général, se fier à un indicateur unique, si sophistiqué soit-il, reste une ambition totalement inadaptée …

 Processus d’évaluation en sciences sociales : acteurs et valeurs » Christine KOSMOPOULOS et Denise PUMAIN

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