FX Coudert et twitter

FX Coudert et twitter


Aujourd’hui, nous avons décidé de mettre en avant un chercheur qui nous a donné son aimable autorisation pour publier un article sur lui. Nous l’en remercions.

FX Coudert est chimiste, chercheur senior au CNRS. Il intervient comme beaucoup de ces collègues sur Twitter et partage avec eux des infos sur l’actualité de son métier de chercheur, qui, parfois, sont un peu perdus dans la jungle de la publication ouverte

A la fin du mois de septembre, il est notamment intervenu pour expliquer comment mettre des articles en open access sans trop se ruiner.

Avec sa permission, nous publions ses tweets qui nous expliquent comment procéder


« Mettre ses articles en open access sans casser la tirelire, c’est possible dans 90% des cas ! Déroule et fait tourner, j’explique comment s’y prendre :

L’article est-il financé pour moitié au moins par de l’argent public ?

Si oui, tu peux déposer la version « acceptée » du manuscrit dans une archive ouverte, par exemple dans @hal_fr, 6 mois après sa publication en ligne (12 mois pour les SHS).

Pour les collègues :

Depuis la loi pour une République numérique, nous pouvons déposer la version postprint (version finale acceptée pour publication) 6 mois après la publication, même si le contract avec l’éditeur dit le contraire !

Loi du 7 octobre 2016 pour une République numérique, article 30 Legifrance.gouv.fr

Un thread pour comprendre comment ça marche ? OK on déroule…

1 :À quoi ça s’applique ? Aux articles de journaux, issus d’une recherche financée au moins pour moitié par l’argent public : dotation d’État, agences de financement ou, établissements publics, collectivités territoriales, etc.

Et ce “financé à > 50%” est à interpréter à coût complet hein… donc on inclut les salaires des permanents et l’environnement… donc ça couvre l’activité de la plupart des labos, et même de nombreux cas de co-financement industriel)

2: Que peut-on déposer ? La version finale telle qu’elle a été acceptée pour publication du manuscrit. C’est-à-dire la version de l’auteur, celle que vous avez envoyée à l’éditeur… mais PAS le fichier PDF produit par l’éditeur (avec les jolis logos et tout).

3: À quelles conditions ? L’accord des co-auteurs, et après un délai de 6 mois (pour les sciences/techniques/médecine) ou 12 mois (pour les SHS), à partir de la date de publication (typiquement la publication en ligne).

Si l’éditeur met le fichier en accès gratuit, alors le délai est supprimé et vous pouvez publier votre propre version dès que vous voulez. La loi n’est pas rétroactive, elle est entrée en vigueur le 9 octobre 2016, donc on parle d’articles postérieurs à cette date.

4: Où déposer ? Où vous voulez ! Il faut juste que ça soit gratuit et dans un format ouvert (PDF semble le plus approprié). Les archives ouvertes qui acceptent ces travaux (on parle de postprint) incluent @hal_fr et @arxiv (pour les domaines concernés).

⚠️

ResearchGate, Academia·edu, et autres “réseaux sociaux” sont des sites commerciaux, pas des archives ouvertes. Merci de ne pas déposer dessus, et de préférer des sites institutionnels garantissant la pérennité et l’accès libre à tous.

Mais j’ai signé un contrat d’exclusivité avec Méphistophélès, l’éditeur » !!!

🎉

Bonne nouvelle, on s’en fout ! Vous êtes inattaquable, la loi vous donne ce droit de dépôt.

5: Bonus : la loi contient aussi une clause sur les données, qui permet la libre réutilisation des données publiées issues de la recherche publique française… quelles que puissent être les conditions des éditeurs

6: Des ressources ? Y’en a ! :

@Inra_Franceist.blogs.inra.fr/questionreponses/focus-sur/que-change-larticle-30-de-la-loi-republique-numerique-doctobre-2016-pour-les-publications-scientifiques/…@Couperin_consoropenaccess.couperin.org/category/faq/quand/…@sup_recherchedonneesdelarecherche.fr@cnrscnrs.fr/comets/spip.php?article123…


SUR SHERPA /ROMEO : les couleurs

«  Mon article est dans J. Chem. Phys., un journal classé “vert”. C’est un journal qui m’autorise à poster la version pre-print et/ou la version acceptée (post-print) de l’article, sur une archive ouverte telle que @hal_fr ou @arxiv. C’est le cas le plus sympa !

Attention quand même, sauf rares exceptions, le journal n’autorise pas à déposer le « PDF éditeur », avec la belle mise en page et son logo. Vous pouvez déposer la version acceptée, c’est-à-dire votre version finale, qui a été acceptée pour publication

Certains journaux imposent des restrictions supplémentaires. Prenons Nature, classé “jaune” : vous pouvez déposer le preprint de l’article, par contre vous ne pouvez déposer la version acceptée (postprint) que 6 mois après la date de publication en ligne

Et là, @hal_fr a une astuce pour vous : vous pouvez déposer votre version acceptée dès la publication, mais mettre un embargo dessus pour que le fichier ne devienne public que 6 mois après ! Ça vous évitera d’oublier dans 6 mois de venir le déposer

Il y a des journaux « bleus », qui autorisent le dépôt d’une version acceptée mais pas du preprint… aujourd’hui c’est devenu très rare (en physique et chimie en tout cas).

Et puis des journaux “blancs”, qui ne rentrent pas dans les cases… alors là, il faut lire. Par exemple, l’ACS accepte le dépôt du preprint (si l’éditeur est informé), et de la version acceptée, mais avec des conditions : embargo 12 mois, serveur non commercial. J’espère que ça vous a plu, n’hésitez pas si vous avez des questions à les poser ici ! #openaccess« 


Voici un bel exemple de chercheur -médiateur. Très au fait du processus d’Open Access et pédagogue, il rend sur twitter de nombreux services à ses collègues qui s’interrogent.

Twitter un outil de médiation entre chercheurs.


*source : https://twitter.com/fxcoudert/status/1177925216577691650

Auteur texte et mise en ligne : Eliane CAILLOU

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